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DOMEVRE-EN-HAYE, 1984, REGARD

Domèvre-en-Haye en 1984

Le plus petit chef-lieu de canton de France

Théo Saintot (journal "Le brûlot")

Découvrir Domèvre-en-Haye, c'est la perspective d'une bonne ballade champêtre dans la plaine de la Woëvre, dans une campagne bucolique où serpente le Terrouin et d'autres ruisseaux paresseux avec leurs décors d'arbres. Domèvre, à 18 km de Toul, est situé sur la route à grande circulation de Marbache à Bernécourt. Le village, accroché à une côte, avec ses toits rouges massés sous le clocher et son environnement de mirabelliers, offre, côté Manonville, un joli tableau, typiquement lorrain.

Il est ancien et il est mentionné sous le nom de " Domni Apri" au Xe siècle. En 1404 Perrin de Manonville reprend du duc de Bar, le village de "Domepvre". En 1613, c'est Henri de Beauveau, seigneur de Fléville, qui en est le seigneur. Plus tard, vers 1700, 2 seigneurs se partageaient le pays, en indivis (deux tiers à Mr Barrois, un tiers à Mme la Comtesse de Viange). Chacun nommait un maire et les habitants avaient le droit de choisir le maire auquel ils voulaient avoir affaire (!) A la révolution, Domèvre devint chef-lieu de canton, choisi malgré son peu d'importance, en raison de sa position centrale, par rapport aux 21 communes formant le canton. Actuellement, la seule activité cantonale consiste à regrouper les opérations électorales ; mais combien de conscrits sont venus ici exposer leur anatomie lors des conseils de révision. Il y eut également un tribunal avec un juge de paix.

Le village comprend une rue principale (la Grand route) et une autre importante, partant à angle droit et montant par une pente assez raide sur un plateau.
De la haut on découvre un panorama sur la plaine de la Woëvre, jusqu'aux côtes de Toul,

avec ça et là, un village signalé par son clocher. A cet endroit, une croix de mission, en bois, étend ses bras au vent. Au côté se trouve le cimetière, édifié en 1891, en remplacement de celui situé à côté de l'église. A mi-côte de cette rue grimpante, appelée d'ailleurs rue de la côte, est située la place de l'église, encadrée de rues. On remarque d'abord un tertre gazonné et planté d'arbres, en surélévation par rapport aux rues, et maintenu par des murs de soutènement en pierre de taille.

 

L'église constitue le fond de la place, placée parallèlement à la rue de la côte et elle a une disposition curieuse avec son clocher. celui-ci est juste à l'angle de deux rues. C'est une vieille tour romane, trapue et carrée, construite en grosses pierres taillées. L'église est appuyée après, mais ne l'imbrique pas complètement, ce qui fait que la moitié de la face arrière du clocher est laissée libre et on remarque dans cette face le parement voûté, en pierre, d'une grande porte murée. Ce qui laisse à penser que l'église actuelle, reconstruite en 1737, n'a pas la même disposition que l'église romane.Le clocher ne comporte que des petites ouvertures jusqu'à une corniche située aux deux tiers de la hauteur, au dessus de laquelle s'ouvre sur chaque face, une fenêtre double avec un linteau en pierre avec deux pleins cintres.

 

C'est en 1853 que l'on mit en place la flèche actuelle, ayant la forme d'une pyramide à 8 pans. Auparavant, la tour était couverte par une très simple couverture à deux pans, en tuiles creuses. On commença par placer une corniche en pierre d'Euville puis on la coiffa avec la flèche pyramidale de 7,30 m de hauteur, couronnée par une boule de 0,45 m de diamètre, le tout surmonté d'une croix de 2,60 m de hauteur avec un coq en fer blanc au sommet.L'église a été recrépie récemment et on a eu la bonne idée de ne pas recrépir aussi le clocher, ce qui fait mieux ressortir la différence des styles. Avec ses petits contreforts extérieurs et ses fenêtres en ogive, on a voulu, à l'époque, lui donner un petit air gothique.


La porte d'entrée est bien du 18e siècle, avec son parement en pierre surmonté par un linteau triangulaire Les guirlandes sculptées dans le bois de la porte sont aussi de cette période. A l'intérieur, le plafond de la grande salle et celui du choeur sont plats, plâtrés, avec des congés aux angles, comme beaucoup d'églises construites à cette époque. A remarquer, le mobilier d'époque : les bancs en chêne sculptés, la chaire à prêcher, le confessionnal. Les autels, d'époque aussi, n'offrent rien de remarquable. Les vitraux des fenêtres de gauche sont très modernes et ceux des fenêtres de droite, plus anciens, sont mieux dans le style. On peut voir, scellé dans le mur de gauche, à proximité de l'autel de la Sainte-Vierge, un monument funéraire avec épitaphe à la mémoire d'un curé de la paroisse, Pierre Thomas, décédé en 1739. Sous le clocher se trouve une chapelle avec un autel à Sainte Jeanne d'Arc et les fonts baptismaux. Pour y accéder on passe sous un porche à plein cintre identique à celui qui est muré et qui donnait sur l'extérieur. Le patron est Saint-Léger. A l'extérieur, contre le mur, sur le tertre, se dresse un joli calvaire. Il est constitué par une colonne surmontée par un chapiteau à volutes sur lequel est placée une croix où sous les branches, se tiennent deux statues d'évêques, dont l'un a la tête cassée.

 

A l'angle de la rue de la Côte et de la place, un bâtiment montre une certaine magnificence et on devine qu'il s'agit de la mairie-école. La façade rappelle un peu un temple grec. Devant l'entrée, quatre colonnes doriques soutiennent un balcon. La porte fenêtre donnant sur ce balcon est coiffée d'une corniche moulurée triangulaire et la corniche du toit est de même facture. C'était la mode lorsque ce bâtiment fut construit en 1822 pour servir de prétoire à la justice de paix du canton. La mairie y fut installée en 1873, après restauration ; ce qui permit de libérer le local servant de mairie dans une maison où il y avait alors une école et de créer une école de filles. En face sur le tertre, le monument aux Morts incite au recueillement. Il fut édifié en 1923 pour la somme de 2000F.

Le bureau de poste, voisin de la mairie, fut installé en 1881. En 1858, on construisit un aigayoir, sorte de retenue d'eau où l'on baignait les chevaux.

La description du village ne serait pas complète sans mentionner l'ancienne gare du chemin de fer de Toul à Thiaucourt, bien peinte aux couleurs vives. Hélas, il n'y a plus de rails ni de locomotives pour siffler. On y accède, en bas du village, par la rue du Vin, ce qui prouve que dans les temps pas très anciens (jusque vers 1900) on cultivait la vigne à Domèvre.



Le village maintenant se tourne vers l'avenir. Témoin ce beau lotissement de 19 pavillons à l'entrée du pays, côté tremblecourt, qui a amené un apport d'habitants. La population, avec l'exode rural, était descendue à 176 habitants en 1975, après avoir été de 391, soit 122 feux en 1843. Elle est actuellement de 307 habitants donc en rapide expansion.

C'est maintenant une commune exceptionnellement jeune puisque 30% de la population est mineure et que 60% a moins de 40 ans. Une M.J.C. (Maison des Jeunes et de la Culture) s'est créée pour donner de l'animation et elle propose des activités diverses : danse classique enfants, cinéma-club, concerts, yoga, etc... Elle organise aussi la venue de Saint-Nicolas. Elle mijote aussi de nombreux projets.


Un Comité des Fêtes s'occupe, lui, de l'organisation des fêtes classiques, telles que le 14 juillet ou le 11 novembre.
Peut-être que petit chef-lieu deviendra grand ?

Informations pratiques
Adresse
Mairie de Domèvre-en-HayeMairie et agence postale - 2 place de l'Eglise54385 Domèvre-en-Haye
Téléphone
+33 3 83 23 16 77
Horaires d'ouverture
OUVERTURE AGENCE POSTALE ET MAIRIE
LUNDI, MARDI, JEUDI, VENDREDI, SAMEDI DE 9H00 à 12H00
FERMÉES LE MERCREDI
 
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